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Samedi du Prieuré : Adrien Joveneau (30/05/15)

SAMEDI DU PRIEURÉ : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Adrien Joveneau : Le monde au bout de la voix

 

Depuis trente ans, Adrien Joveneau, l’homme à la voix qui sourit, emmène ses auditeurs sur les plus beaux Ravels de Belgique et sur les traces de Belges expatriés. Au Prieuré, il a eu l’impression de retrouver des « amis du bout des ondes », des amis à qui il s’est confié en toute sincérité, avec le naturel et la générosité qui le caractérisent.

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Samedi du Prieuré : Philippe Defeyt (28/02/15)

SAMEDI DU PRIEURÉ : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Philippe Defeyt : Être signe d’humanité dans l’en-bas

 

Philippe Defeyt est aujourd’hui président du CPAS de Namur. Cette mission, il la considère comme la plus belle qu’il ait exercée, parce que son rôle est de redonner leur envol à ceux qui sont exclus du travail et de la société, à ceux qui vivent dans l’en-bas.

Philippe Defeyt est né en 1953 dans une « famille typique de l’après-guerre », comme il aime à le rappeler, c’est-à-dire une famille qui avait entamé une forme d’ascension sociale et qui croyait fermement au progrès : « demain serait meilleur qu’aujourd’hui, les salaires ne cesseraient pas d’augmenter et la couverture sociale allait s’améliorer ».
Quelques rencontres vont marquer son parcours. À Malonne, où il fait ses études secondaires, il rencontre un frère des écoles chrétiennes qui met sur pied un groupe de jeunes qui se donnent pour mission d’aider des personnes âgées et pauvres d’un quartier de Bruxelles. Ces jeunes les accueillent à Malonne pour des vacances et retapent leurs logements. Philippe Defeyt découvre avec ce frère la pauvreté et la précarité.

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Samedi du Prieuré : Ève Ricard (24/01/15)

SAMEDI DU PRIEURÉ : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Ève Ricard : Danser la vie

 

Ève Ricard qui vit depuis plus de vingt ans avec la maladie de Parkinson a livré, ce samedi 24 janvier au Prieuré, le témoignage bouleversant d’une femme qui continue inlassablement la fête de la vie.
« Il faut beaucoup de chaos en soi, pour accoucher d’une étoile qui danse », écrivait Nietzsche. Il n’est donc pas étonnant qu’Ève Ricard se soit identifiée à Une étoile qui danse sur le chaos, comme l’indique le titre de son dernier livre qui vient de paraître chez Albin Michel. En effet, malgré son corps souffrant, Ève ne cesse de danser, pieds nus, de préférence dans l’herbe. Quand elle laisse son corps s’exprimer ainsi sur la musique, elle le libère de toutes les tensions.

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Samedi du Prieuré : Christelle Willemez (29/11/14)

SAMEDI DU PRIEURÉ : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Christelle Willemez : À fleur de chair


Recevoir Christelle Willemez – la femme, l’amante, la comédienne – c’était convoquer toutes les femmes au Prieuré, toutes les femmes habitées par la passion, la passion de vivre et d’aimer.

Christelle Willemez se définit aujourd’hui comme un électron libre. Mais ce ne fut pas toujours le cas : fille de militaire, elle commence par se mouler, se conformer au désir paternel, avant de se mettre à l’écoute de son propre désir.

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Samedi du Prieuré : Jodie Devos (18/10/14)

SAMEDI DU PRIEURÉ : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Jodie Devos : Chanter de tout son corps

 

Jodie Devos est une jeune chanteuse lyrique belge, âgée d’à peine 26 ans. La pertinence et la maturité de son regard sur la vie ont impressionné le public, venu en nombre pour ce premier samedi du Prieuré. Le Concours Reine Elisabeth, où elle a remporté le deuxième prix, ne fut pas seulement pour elle l’aboutissement d’un long et difficile travail, il est surtout le point de départ d’un nouvel envol.

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Samedi Saint 2015 : Les regards filmiques de Jean-Pierre Améris

SAMEDI SAINT 2015 : LES REGARDS FILMIQUES DE JEAN-PIERRE AMÉRIS

Jean-Pierre Améris nous a confié le squelette de son intervention largement improvisée.

 

1. "Les aveux de l'innocent" (1996)

Un jeune homme perdu qui s'accuse d'un crime qu'il n'a pas commis pour exister et trouver un abri en prison.

Où est mon abri ?
Une société où il est dur de rester debout, où chacun est perdu, isolé.
Découverte de l'amour de sa mère, qui le croit pourtant coupable.
Il sort de cette aventure plus fort de la confirmation de cet amour. (Des relèvements possibles)

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Samedi Saint 2015 : Jean-Pierre Améris - Rencontre

SAMEDI SAINT 2015 : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Jean-Pierre Améris : La grande bonté

Jean-Pierre Améris est un grand timide, un émotif qui a du mal à s’exprimer. Et pourtant, à l’écouter parler de son cinéma, avec passion et volubilité, on a peine à le croire. Il parle sans s’arrêter, comme pour se rassurer, pour ne pas laisser s’installer le silence et la gêne. Dans la petite église du Prieuré, en cette veillée pascale, nous avons découvert un homme qui ressemble à ses films : humble et généreux.

Jean-Pierre Améris grandit dans une famille où l’on ne parle pas et où l’on ne se touche jamais. Le pire y était toujours envisagé : « Pourvu qu’il ne nous arrive rien ! » répétait son père en toute occasion. Dans ce contexte, on comprend que l’enfant a du mal à s’exprimer et à gérer ses angoisses. À ses complexes personnels – il mesure près de deux mètres – viennent s’ajouter des complexes sociaux. C’est donc sa propre histoire qu’il raconte dans Les Émotifs Anonymes. Son but est d’arriver à rire de ce qui le bloque, pour pouvoir s’en sortir. Il ajoute : « Si je m’écoutais, je resterais cloîtré chez moi, je déteste les mondanités. Je suis allé deux ans aux Émotifs Anonymes. J’ai beaucoup travaillé sur moi et si j’ai toujours le trac, j’ai l’énergie pour le surmonter. Aujourd’hui, j’ai besoin du lien, de me lier aux autres. »

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Vendredi Saint 2015 : La Passion relue par Karima Berger

VENDREDI SAINT 2015 : LA PASSION RELUE PAR KARIMA BERGER


La Grande Épreuve.


1.    Avant l'épreuve

Mon islam (je dis MON car il y a une diversité d'islams et aussi parce que je ne parle que de mon expérience personnelle et non au nom d'une communauté abstraite ou imaginaire), mon islam donc après une histoire emplie de spiritualité, de philosophie, de traductions et d'ouverture à l'autre, où l'on ne craignait pas d'honorer Marie à laquelle le Coran réserve une sourate entière, d'honorer Jésus Rouh Allah, l'esprit de Dieu dont Ibn Arabi disait qu'il était "le plus grand témoin par le cœur", après une période faste donc d'expansion intellectuelle, après une Andalousie où régnait le Djihad du cœur, cette immense civilisation connut le sort réservé à ses sœurs, un déclin où l'islam se retrouvant comme menacé de l'intérieur et de l'extérieur (en raison aussi des effets conjugués de l'ordre colonial) s'est refermé, resserré sur lui-même jusqu'à l'asphyxie de ce qui faisait sa sève particulière de dernière née des religions monothéistes. Une sève singulière puisque notre prophète Mohammed est un homme comme vous et moi, un humain absolu qui n'accomplit ni miracle, ni prodige et qui fait face, seul au poids absolu de l'interjection divine, un homme terriblement seul. Ainsi le musulman. Dans son destin d'homme auquel Dieu a délégué (khalafa) le pouvoir sur terre, pas d'intermédiaire entre lui et Son Dieu.

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Vendredi Saint 2015 : Karima Berger - Rencontre

VENDREDI SAINT 2015 : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Karima Berger : La grande épreuve

Karima Berger, qui a honoré le Prieuré de sa présence durant tout le triduum pascal, fut l’invitée d’un vendredi saint pas comme les autres. Relisant la passion de Jésus à la lumière de son expérience de musulmane, elle a jeté des ponts de fraternité entre des communautés qui se méfient trop souvent l’une de l’autre.

Depuis sa naissance en Algérie, Karima Berger vit entre deux mondes ou bien, devrait-on dire, toute entière dans deux mondes. Au mot appartenance qui a tendance à l’enfermer dans une identité, elle préfère le mot origine, plus ouvert.
Elle trouve donc son origine dans une famille algérienne, arabe avec des origines berbères. Son père était déjà dans la double culture, puisque son grand-père avait appris le français et l’avait fait entrer dans la famille, « comme le loup dans la bergerie », diraient certains. L’Islam était un socle paisible pour la famille et il n’était pas remis en cause par le français, ni par la modernité. Tel est le terreau, nourri de deux cultures, dans lequel la petite fille grandit. « L’Algérie est mon berceau, avec mon islam, ma langue arabe, mais il faut souffler dedans pour lui donner vie », dit-elle.
Elle entreprend des études de droit et de sciences politiques à Alger. Elle rêve de faire de la diplomatie, mais elle veut surtout voyager. Et lorsqu’elle sent les premiers signes d’un enfermement qui va se répandre dans son pays comme une plaie, elle s’envole pour Paris. La France qui ne devait être qu’un pays de transit – le temps de faire une thèse et une psychanalyse – deviendra son port d’attache. Son mariage avec un Français non musulman y est sans doute pour beaucoup.

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Jeudi Saint 2015 : Homélie par Marion Muller-Colard

JEUDI SAINT 2015 : HOMÉLIE PAR MARION MULLER-COLARD

Il existe un petit verset insignifiant du Premier Testament qui m'a longtemps et vaillamment accompagnée et m'accompagne encore. On le trouve au tout début du Livre de Jérémie. C'est un début classique d'un livre prophétique. Mais qu'est-ce qu'un livre prophétique sinon mon histoire ou la vôtre, dans les moments de nos vies où elles prennent un tournant ; où nos vies, pour ainsi dire, nous convoquent et exigent de nous une réponse ? Dieu a un plan qui n'est manifestement pas le nôtre, tout comme le plan qu'il avait pour Moïse de parler devant le peuple des hébreux et de les mener vers leur liberté n'était pas celui du jeune homme paisible qui se satisfaisait d'être un petit berger et qui pensait avoir "la langue trop lourde" pour trouver les mots justes. Dieu a un plan pour Jérémie qui n'est manifestement pas non plus le plan du principal concerné :

La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots :
Avant que je ne te forme dans le ventre de ta mère,
Je te connaissais.
Et avant que tu ne sortes de ton sein
Je t'avais consacré
Je t'avais établi prophète pour les nations.

Je répondis : Ah, Seigneur Éternel ! Je ne sais point parler car je suis un enfant !

Et l'Éternel me dit : Ne dis pas : "Je suis un enfant".

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Jeudi Saint 2017 : Marion Muller-Colard - Rencontre

JEUDI SAINT 2015 : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

Marion Muller-Colard : La grande dépense


Marion Muller-Colard
, théologienne et écrivaine protestante, a vu son fils aux portes de la mort, avant de sombrer elle-même dans le chaos intérieur. Comme Job, à qui l’on avait tout donné avant de tout lui reprendre, elle crie sa plainte et découvre un Dieu qui n’entre pas dans le jeu de la rétribution, mais bien plutôt un Dieu qui se dépense sans compter aux côtés de l’homme pour porter sa plainte.

Marion Muller-Colard est née à Marseille dans une famille où la religion ne fait pas l’unanimité. Son grand-père était un pasteur protestant austère, et sa maman était farouchement athée. Ses parents se sont rencontrés sur les barricades de mai 68 et on devine qu’elle ne fut pas biberonnée à l’Évangile.
Pourtant, elle se découvre très jeune encerclée par cet Évangile. Ses copines, ses voisines, l’emmènent au catéchisme avec elles chez le pasteur, dans des camps de jeunes, et elle fait la rencontre de belles personnes qui lui parlent de l’Évangile autrement et lui en donnent la soif.
C’est donc presque naturellement que Marion, l’insubordonnée, adhère au protestantisme. Elle aime cette façon que les protestants ont d’être proches de l’Évangile, sans intermédiaire. Elle entreprend des études de théologie à Strasbourg tout d’abord, ensuite à Jérusalem. Elle découvre que l’hébreu est la langue de la liberté et du jeu, que la tradition interprétative du judaïsme promeut quatre ou cinq niveaux de lecture, qui sont multipliés par autant de Juifs qui lisent la Bible. « Le judaïsme ne peut donc pas être fondamentaliste, dit-elle, et c’est une raison de se réjouir. »

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