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Artistes au Prieuré : Pierre Bartholomée (07/11/14)

ARTISTES AU PRIEURÉ : « L’ÉTERNITÉ DE JESSICA » - Christian Merveille touché par Pierre Bartholomée


Quelle belle soirée profonde que cette soirée du vendredi 7 novembre 2014.

Tout d'abord l'introduction de Pierre Bartholomée qui avec des mots simples donne des clés pour comprendre son œuvre mais aussi le sens de la musique contemporaine. C'est une chance exceptionnelle d'être ainsi pris par l'oreille et par le cœur pour entrer dans l'univers de son Requiem.

Le travail de Thierry De Smedt qui donne à voir sans donner des images réductrices. Qui fait rentrer la musique par l'oreille et les yeux… On devient, en l'espace de la projection, lecteur de musique où notes et mots se répondent… Beauté de l'écriture musicale, émotion des quelques mots écrits par Jessica « Maintenant je suis avec ma mère »… qui résonnent comme des phrases d'Évangile. « Tu seras avec moi… »« Rejoindre le Père ». Et même ce goût de résurrection au cœur de la mort « Je serai avec vous… ».

Ce poème en kinyarwanda qui universalise le destin de Jessica en le faisant résonner avec le génocide rwandais… Cela m'a ému et touché car j'ai eu l'opportunité de créer des textes et des chansons avec des Rwandais pour Battre Tambour au printemps 2009… Battre Tambours pour tenter de dire les choses, Battre Tambours au pays où le tambour est une manière de ritualiser la vie, Battre Tambours pour créer une musique… Ce Requiem m'a porté jusque là…retrouver le sens de la vie par la poésie, par les mots partagés, par la musique jouée ensemble…

Et quand même chanter « Sanctus » même si les voix s'étranglent…

Et demander simplement le repos, juste quelques instants pour partager l'éternité de Jessica et de toutes les victimes de la mort portée par la folie des hommes.

Et alors rentrer sous la clarté de la lune, « lumière de mes pas dans la nuit »… « la nuit n'est jamais complète ». Avec ces phrases mêlées qui se tissent en nous « Je grandis doucement » « Urupfu » « Le chant de l'alouette ne vieillit pas… »

Je n'aurais jamais cru que le chant de l'alouette que je savoure les beaux jours à vélo ou à pied soit un jour un appel à un « requiem »… Et pourtant ce chant pousse au repos… et à l'admiration… et à cette envie de suivre cet oiseau dans son vol. Quand tout fait sens et résonance… c'est sûrement cela la poésie.

Il y aurait tant de choses à dire encore…Il reste à partager dans le silence qu'on retrouve après la musique et qui garde la trace de son écho.

« La musique était là avant nous, elle sera là après nous » éclairée d'une autre manière comme le soleil éclaire différemment suivant l'heure du jour ou le moment des saisons.

Merci de nous avoir permis de vivre ce moment qui éclaire les instants de notre vie… 

Christian MERVEILLE
(07/11/2014)

 

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