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Samedi du Prieuré : Journée d'ouverture (13/10/12)

SAMEDI DU PRIEURÉ : ÉCHOS DE LA JOURNÉE D'OUVERTURE

La passion des autres

La première rencontre des Samedis du Prieuré pour la saison 2012-2013, ce 13 octobre 2012, a été l’occasion pour les participants de prendre contact les uns avec les autres, et d’échanger autour du thème de la passion.

Il y a, bien sûr, les passions amoureuses, mais pas seulement. Les secrètes aussi, les curieuses, les honteuses… Et surtout les passions qui rendent plus vivant, qui tiennent la vie en éveil et que l’on souhaite partager.

Rencontrer l’autre au plus intime de ce qu’il est, tisser avec lui des liens serrés, le cuisiner, le mitonner aux petits oignons, est une passion unanimement partagée. Chaque nouveau visage rencontré est un cadeau. C’est Camus qui disait : « Quand on a vu une seule fois la splendeur illuminer le visage d’un être aimé, on comprend que pour l’homme, il ne peut y avoir d’autre vocation que de susciter cette lumière sur les visages qui l’entourent. » C’est en vivant avec intensité chaque nouvelle rencontre qu’on peut déceler les étincelles de l’âme du monde. Écouter l’autre, rencontrer son mystère, sa différence, le remettre debout, c’est pratiquer une hospitalité intérieure toute évangélique. Accueillir le paumé avec une confiance optimiste, se mettre du côté de celui qui a tort, permet souvent de rejoindre l’humanité dans sa passion.

La beauté du monde

Quand on vit intensément le  moment présent, la vie s’éclaire. Quand on découvre avec émerveillement la nature, les lieux où l’homme s’est grandi, les espaces de paix et de sérénité, on ouvre son cœur à la beauté et on peut la célébrer.

L’art est une façon de rendre visible sa vie intérieure, de rencontrer l’âme de la matière et l’exprimer. Créer de la beauté permet de rendre l’homme meilleur. La poésie ouvre à l’inattendu, elle permet de dire Dieu autrement, de le faire résonner dans l’écho de notre vie. « Pour ne pas crier, j’écris », disait Marguerite Duras. Mêler son écriture à celle de l’Évangile permet de dire doucement une parole forte.

La passion est un état d’esprit, elle n’est pas une question d’âge. L’âge de la pension peut devenir celui de la passion, il suffit d’enfourcher le quotidien comme un cycliste dopé à l’enthousiasme. Et bien souvent, derrière toutes les passions de la vie, se cache la passion de vivre.


Un Dieu subversif

Ce qui est passionnant dans l’Évangile, c’est qu’on peut le revisiter à tout instant. Sa parole poétique est transgressive, elle est prétexte à engendrer notre propre parole. « Le verbe se fait chair » et la parole de Dieu s’incarne. Chacun peut en faire sa lecture, qu’elle soit féministe, économiste ou communiste, chacun doit la traduire en actes crédibles. Jésus, avec sa force tranquille et sereine, énonce les béatitudes et nous apprend que ce qui fait le bonheur de Dieu, c’est le bonheur de l’homme. Il nous révèle un Dieu d’amour, d’humilité et de bonté.

Jésus est un indigné, un révolutionnaire qui se met du côté des pauvres, un homme qui marche et qui s’arrête pour dire les mots qui relèvent, pour rejoindre l’homme là où il est, et s’inviter chez lui, comme un « feu qui rafraichit ».

Jean BAUWIN
(13/10/12)