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Samedi du Prieuré : Rodrigo Beenkens (26/01/13)

SAMEDI DU PRIEURÉ : ÉCHOS DE LA RENCONTRE

La passion sportive : Commenter le sport, ou le bonheur de donner du rêve.


À entendre les réactions de l’assistance, il n’y a pas de doute, le sport déchaîne les passions, même de ceux qui s’en sentent éloignés. Ce 26 janvier 2013, Rodrigo Beenkens est venu commenter l’actualité sportive la plus brûlante et nous partager le feu de sa passion.


 

Dès l’âge de 13 ans, Rodrigo animait les entractes à la salle paroissiale de La Plante. Il imitait Luc Varenne entre autres, et ses pitreries faisaient une concurrence déloyale au bar qui perdait autant de clients qu’il ne gagnait de spectateurs. « Varenne, c’est le Van Gogh du journalisme, on ferme les yeux, et on voit les couleurs », dit-il. Lorsqu’il joue au Subbuteo (jeu simulant des parties de foot), il commente lui-même ses matchs. Commenter le sport, c’est presque une seconde nature. Pourtant, il ne pense pas en faire son métier puisqu’il commence des études de droit. Mais le hasard, s’il existe, ou la chance, lui font rencontrer les bonnes personnes au bon moment. C’est avec l’émotion dans la voix qu’il évoque ses parents qui lui ont laissé la liberté de faire de sa passion son métier.

Sur la route du Tour

En 1990, il commente son premier Tour de France. Son principal souci : donner du rêve aux gens. Le Tour de France est un mythe, une usine à rêves. Beaucoup de gens voyagent, grâce à lui, à travers toute la France. Ce n’est pas qu’une compétition sportive, c’est une véritable odyssée. Alors, s’il peut apporter, par ses commentaires, un tant soit peu de réconfort et de bonheur aux téléspectateurs, il est prêt à endurer toutes les critiques. Il sait aussi qu’un bon commentateur sportif est quelqu’un de passionné, d’honnête et de documenté. Il sait combien le Tour lui a apporté sur le plan culturel. Le travail de préparation est considérable et touche aussi bien à l’histoire qu’à la géographie ou aux sciences. Chaque village traversé par le Tour a ses secrets, ses légendes, ses anecdotes. La France est un réservoir de légendes. « Un pays sans légende est condamné à mourir de froid », disait le poète Patrice de La Tour de Pin.

La confiance mise à mal

Rodrigo admire beaucoup les cyclistes pour les sacrifices que ce métier leur impose et pour les risques qu’ils prennent. Mais il arrive que le rêve soit mis à mal, comme dans les affaires de dopage. Ce qui est insupportable dans l’affaire Armstrong, c’est qu’il se soit servi de sa maladie pour vendre du mensonge. « J'ai toujours eu un souci d'honnêteté envers le téléspectateur. Ici, j'ai été aveugle et j'ai échoué. C'est pourquoi, je présente toutes mes excuses aux téléspectateurs de la RTBF. Puisse la "supercherie ou l'escroquerie Armstrong" servir au moins à quelque chose, telle la guérison d'un sourd-muet, faire entendre les sourds et parler les muets, nous déboucher les oreilles et rendre à certains la parole. » Cette lettre d’excuses qu’il vient de publier, il ne la regrette pas. « Je n’ai pas de déshonneur à présenter mes excuses. Le seul déshonneur pour un journaliste, c’est la diffamation. »

L’enthousiasme malgré tout

Si les médias peuvent jouer tour à tour le rôle du bon, de la brute et du truand, si le sport est perverti par l’argent ou la corruption, il n’en reste pas moins que le football par exemple reste un sport fédérateur. Les gens ont un besoin d’identification indéniable.  Ils ont besoin de s’enthousiasmer devant un exploit qui apporte de l’émotion, qui fédère. Et cette émotion-là, elle n’a pas de prix. Une autre émotion surgit quand il évoque ses parents, son rapport à la maladie et à la guérison. Rodrigo repense alors à cette phrase d’Eleonor Roosevelt : « Hier, c'est de l'Histoire, Demain est un Mystère, Aujourd'hui est un Cadeau, C'est pourquoi on l'appelle le Présent. »

Jean BAUWIN
(26/01/13)

 

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