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vendredi 11 octobre 2024
Regard intime sur des vies infimes

Regard intime sur des vies infimes

Le vendredi 11 octobre 2024 au Prieuré, Caroline Valentiny a présenté son nouveau roman « Les souvenirs oubliés ne sont jamais perdus » (Albin Michel, 2024).

Au cours d’une interview, Caroline Valentiny nous a fait découvrir ce magnifique roman qui retrace la rencontre entre une femme qui perd la tête et un homme qui perd pied. 

L’autrice a voulu creuser ce qui fait le cœur de soi, quand les souvenirs, et tout ce qui fait l’identité d’une personne, disparaissent. Si les thèmes de son roman sont graves et parfois douloureux à vivre, elle les traite sans dolorisme, avec une légèreté qui n’est jamais superficielle et une poésie fluide qui éclaire la fragilité de l’intérieur. Ses mots touchent l’âme et le roman devient comme un doudou que l’on a envie de serrer contre son cœur. (L’appel)

Compte-rendu

Ils s'aident parce qu'ils ne cherchent pas à s'aider.
Juliette et Gilles, les deux héros du dernier roman de Caroline Valentiny*, sont l'un et l'autre en pleine incertitude, dépossédés de la marche à suivre du quotidien. L'une n'est plus "au taquet", perd ses repères. L'autre, enfermé à l'intérieur de lui-même, les cherche désespérément. Personne ne peut les aider et pourtant, au travers de leur improbable rencontre, eux, ils y parviennent. 

Jean Bauwin a interviewé Caroline Valentiny au Prieuré ce vendredi 11 octobre. Ils nous ont fait découvrir ce roman d'amours (avec s !) qui, tout à la fois, se dévore et se déguste. Ses mots touchent l'âme et le roman devient comme un doudou.

Les vies, même infimes, sont un trésor.
Caroline Valentiny a voulu creuser ce qui fait le cœur de soi, quand tout ce qui fait l'identité d'une personne, même fragile, disparait. Juliette perd la mémoire. La bobine de laine de son tricot se délite. Pourtant, à cause de cette mémoire qui défaille, des souvenirs oubliés rejaillissent alors qu’ils l’avaient marquée et continuaient, inconsciemment jusqu’ici, à la traverser. 

Pourquoi trois définitions de l'hippocampe sont-elles mises en exergue dès les premières pages du tout nouveau livre de Caroline Valentiny ?
Elle nous a laissé entrevoir la réponse à cette question quand elle a nous révélé qu’« il n’était pas né, mais qu’il avait existé, accroché aux entrailles de Juliette par le nombril. »

***

La rencontre de ce soir-là avait bien l’empreinte du Prieuré. L’interview fit place à l’une ou l’autre chanson interprétée par Anne-Catherine Luyten et Nicolas Valentiny, deux piliers des Muses, qui enjolivent depuis plus de dix ans les célébrations qui s’y déroulent. Nous entendîmes entre autres « les gens qui doutent » de Anne Sylvestre, dont le titre faillit devenir celui du roman, tant cette chanson est proche de ce qu’il nous raconte. Il en fut de même lorsque des extraits du roman furent lus par Bénédicte Debatty. Ils ont éclairé de l'intérieur la fragilité de Gilles : « Il était resté là à regarder les marches… Son corps pesait trois tonnes. Incapable, littéralement, de s’emmener… Il frissonnait malgré la chaleur…. Immobilisé, happé par la lassitude … Le bitume s’avérait soudain la seule issue possible, se laisser écrouler par la pesanteur, par le plomb dans l’aile… ».

* Les souvenirs oubliés ne sont jamais perdus, Albin Michel, 2024.

  • Dessins de Pavé (cliquez sur un dessin pour l'agrandir et voir la légende):
  • Galerie photos:

Colophon:

Interview : Jean Bauwin
Compte-rendu : Patrick Verhaegen
Artistes : Anne-Catherine Luyten, Nicolas Valentiny
Lectrice : Bénédicte Debatty
Illustrations : Patrick Verhaegen (Pavé) - http://www.pavesurle.net/
Photos : Patrick Verhaegen et Patricia Gosset
(11/10/2024)