LA MARCHE QUI MANQUE
Dans une très belle réflexion autour de « L’évangile des boiteux », le poète Jean-Pierre Lemaire parle de la faiblesse que représente souvent la boiterie mais de la force aussi que donne cette obligation de lenteur : on voit mieux les personnes âgées, les mères qui conduisent une poussette, les handicapés, les chômeurs, les gens « en décalage ».
« École de pauvreté, école de douceur envers soi, la boiterie est une faiblesse qui prédispose à la “faiblesse de croire” (Michel de Certeau). » Boiter, dit encore Jean-Pierre Lemaire, c’est toujours descendre, c’est chercher à chaque pas la marche qui manque pour retrouver sa propre hauteur ».
Je vous souhaite pour 2013… assez de douceur envers vous-même, assez de lenteur pour mieux voir quelqu’un en décalage, assez de faiblesse pour accueillir Noël « sans rien dire à personne » (Le Quintrec).
Mais surtout, boiteux ou pas, que vous cherchiez, à chaque pas, la marche qui manque pour retrouver votre propre hauteur…
Gabriel Ringlet
(Noël 2012)