Le Prieuré - Avent 2020 - Lettre N°1 - 26 novembre 2020

Avent 2020 -  Lettre N°1 - 26 novembre 2020 
 
 

LA LETTRE DE L'AVENT

 

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Veillez ! L'Avent, c'est le temps où s'allument
des milliers de flammes qui vont vaincre l'obscurité.

 

CHAPITRE 1 : Petites et grandes nouvelles du Prieuré


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* Le Prieuré accueille des artistes

Lorsque la COVID nous aura rendu nos locaux, vous remarquerez, sans doute, que certains présenteront une mine nouvelle.
Ce sera le cas de notre salle à manger qui aura reçu la visite de rouleaux, pinceaux, papiers à tapisser et autres rafraîchissements d’ambiance.
Deux artistes sont à l’œuvre : Stéphanie qui délaisse pour quelques jours sa cuisine et Lindsay qui, pour quelques jours aussi, a éteint sa machine à calculer.
On raconte, mais c’est peut-être une fake news, que les  motifs du papier à tapisser représenteront des ustensiles de cuisine, des légumes ou encore des additions et des soustractions.

Grand merci les artistes !


* Les ressources textuelles du Prieuré

Au fil des décennies, le Prieuré a accumulé un fameux trésor, tout un répertoire de textes littéraires ou poétiques, de chants profanes ou religieux, de prières liturgiques originales ou réécrites. Ces documents porteurs de sens, et en partie inédits, seront accessibles à toutes les personnes qui s’inscriront à l’une des formations de l’École des rites. Ces ressources pourront les aider à préparer les célébrations des moments importants de la vie ou de l’année liturgique.
Une équipe est en train de dépouiller les carnets et d'autres supports du Prieuré pour en sélectionner les plus beaux textes. Ceux-ci seront accessibles depuis le site du Prieuré par un mot de passe qui sera délivré aux inscrits de l’École des rites.
La base de données s’enrichira au fil des semaines. Un moteur de recherche permettra d'y trouver des textes en fonction de mots-clés, de thèmes, du type de célébrations, du type de textes que l’on cherche, etc.
Mais d’autres ressources, en accès libre pour tous, sont d’ores et déjà accessibles sur le site leprieure.be sous l’onglet "École des rites". Dans le menu déroulant, en cliquant sur Ressources en accès libre, on peut trouver les sites internet de quelques-uns des artistes que nous avons déjà reçus, des sites de chants liturgiques, de traductions de la Bible, etc.
Plonger dans les ressources du Prieuré, c’est comme prendre un grand bol d’air spirituel…

 

* « Vers le Prieuré 2030 »

Début décembre, le Prieuré lancera une grande collecte de fonds intitulée : «  Vers le Prieuré 2030 ».
Nous sommes désireux, en effet, de pérenniser, sur le long terme, l ‘occupation du bâtiment qui nous accueille actuellement via une convention de 30 ans, renouvelable. Ceci nous demande de participer à une opération de rachat du bâtiment à la Fabrique d’église de Malèves Sainte-Marie.
Par ailleurs, nous désirons aussi procéder à des aménagements dans le bâtiment afin qu’il puisse accueillir au mieux nos différents projets dont les 2 nouvelles écoles des « Rites » et du « Prendre soin ».
Enfin, nous souhaitons également mettre en œuvre certains aménagements au sein de l’église.
Nous recherchons encore 250.000€ sur un budget total de 750.000€.
Si vous souhaitez en savoir plus, vous trouverez, ICI >>, un dépliant qui contextualise notre projet.

Dessins 1


* Piem, ami du Prieuré, nous a quittés

Rappelez-vous Piem, de son vrai nom Pierre Georges Marie de Barrigue de Montvallon…
Pierre, pendant 36 ans caricaturiste au Figaro, à la Croix, au Point.
Piem au Petit rapporteur de Jacques Martin.
Il a dessiné la couverture du livre de Gabriel, Ces chers disparus. Et il est venu à deux reprises aux « Samedis du Prieuré ». Lors d’un de ces Samedis, à un moment de la rencontre où chacun, présentait une photo, il a tiré de son portefeuille la photo d’un de ses enfants qui venait de mourir tragiquement du sida. Il a confié, par la suite, que ce partage où il s’exprimait publiquement pour la première fois sur ce drame lui avait été tellement bénéfique.
Pour lui rendre hommage, et comme il anticipait déjà le confinement de la célébration, ces dessins extraits de Dieu et Vous, et de Au revoir et encore merci.

 

CHAPITRE 2 : Des textes à lire et à relire


* À propos du mois de novembre

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Novembre, c'est un mois où
se prépare quelque chose.
(Marion Muller-Colard)

Ce qu’en dit Marion Muller-Colard, écrivaine et théologienne protestante.

«  Longtemps, je n’ai pas apprécié ce mois, mais j’ai fini par l’aimer. Pour beaucoup de personnes, c’est le moment où tout est en train de mourir, et vient s’ajouter l’ambiance morbide de l’actualité.
J’ai commencé à aimer novembre lorsque j’ai fait une formation agricole. J’ai compris que c’était un mois de mouvement, de gestation, de montée en graine. Et ce verset tellement rabâché mais essentiel a pris tout son sens : « Si le grain ne meurt… » C’est si profond et ajusté à l’existence humaine. Novembre, c’est un mois où se prépare quelque chose. J’y vois, comme dans la nuit, une métaphore du retrait, du silence, un temps à prendre pour accoucher du lendemain ».

(La Croix L’hebdo – 6 novembre 2020)

* Vivre

« Vivre, c’est la plupart du temps s’agiter, alors qu’il nous faut apprendre aujourd’hui une autre manière de vivre, qui n’est plus dans l’agitation ni dans le changement. Il nous faut apprendre à “demeurer”.
Limiter les relations oblige également à vivre avec soi beaucoup plus que d’ordinaire, habiter avec soi-même. Échapper à cette logique de la course continuelle peut être le moyen de se retrouver et de retrouver nos proches. Découvrir une autre dimension de la relation : être simplement ensemble, sans nous sentir obligés de faire quelque chose ou de parler ».

Guillaume Jedrzeczak. Moine cistercien.

* Aphorisme

« La lecture nous offre un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes ».

Mason Cooley, aphoriste.

* Lueurs

« Si leurs ténèbres m'assaillent
J'irai chanter mes lueurs »

(Extrait de la chanson "Lueurs" tirée de l'album "Lundi méchant" de Gaël Faye)

* Tu te sentais coupable ?

Cher P.,
Quand je t’ai téléphoné hier, tu m’as dit d’une petite voix : « On a tous chopé le virus ici à la maison. Les enfants n’ont rien. Ma femme et moi, on est très fatigués, mais ça s’arrange. Pas question d’encombrer les hôpitaux. »
Bien sûr, j’étais sous le choc. Je t’ai souhaité bon courage. On a même fini par plaisanter. Après, je suis resté pensif. Quelque chose me gênait dans notre conversation : il me semblait que tu te sentais coupable.
Tu n’es pas du genre à faire le fou. Tu n’avais pas fait la fête le week-end dernier avant la fermeture des cafés. Pourtant, c’était comme si tu avais commis une faute.
Je t’écris pour te dire de ne pas t’adresser de reproches. On ne peut pas vraiment expliquer pourquoi cette vague déferle sur nous avec une telle violence. La vie en société est à nouveau suspendue. Comme personne ne sait à quel saint se vouer, une rancune souterraine s’accumule chez certains contre les malades, ces empêcheurs de danser en rond.
Dans quelques journaux, on lit que nous sommes punis pour notre insouciance de l’été. Oui, « punis » ! C’est votre faute, vous n’avez pas fait attention et maintenant le pays est à l’arrêt.
Je t’en prie, cher P., ne te laisse pas aller à cette insidieuse impression. Déjà, le virus nous sépare les uns des autres. À cela n’ajoutons pas les reproches et le blâme. Tâchons plutôt de nous serrer les coudes – mentalement, bien sûr – avec bienveillance, sans arrière-pensée.
Guéris vite, j’ai hâte de te revoir.
A.

Armel Job, écrivain.

CHAPITRE 3 : En avent !

1er dimanche de l’Avent – 29 novembre 2020


PSM AVRIL 2018 0305

* Le dicton

Pluie d’orage dans les Avents
Empêche l’hiver de venir en son temps

* Le proverbe

Il n’y a pas d’église sans sermons
Ni de ménage sans querelles.
(Proverbe de Bohême)

 

* La pensée

Toute ma vie, j’ai essayé de vivre en avant. (Paul Claudel)


* Le verset

« C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout-pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. » (Marc 13, 34)


* Le commentaire

Par quatre fois dans ce court passage d’Évangile, le mot « veillez ! » retentit. Deux syllabes douces et fortes interpellent. Veillez, car il se passera quelque chose. Mieux ! Quelqu’un va venir. On a fait de ce texte le cri terrorisant du jugement. « Attention ! Vous aurez à rendre des comptes. » Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de notre vie aujourd’hui. (Hyacinthe Vulliez)

L’Avent, c’est le temps du réveil, le temps de l’attente, le temps de l’attention, le temps de l’acuité du regard, le temps où s’allument les milliers de petites flammes qui vont vaincre l’obscurité de notre sommeil. (Revue Prier)

Veiller ce n’est pas monter la garde, car il n’y a plus rien à défendre pour la bonne raison qu’il n’y a plus rien à prendre : le maître est parti et tous ses biens sont distribués. La maison est vide.
La fidélité c’est autre chose que des souvenirs que l’on défend pied à pied.
La fidélité est un courage qui parle au futur. (Jean Debruynne)


* Le poème

Dis-leur ce que le vent dit au rocher,
ce que la mer dit aux montagnes.
Dis-leur qu’une immense bonté
pénètre l’univers.

Dis-leur que Dieu n’est pas ce qu’ils croient,
qu’il est un vin que l’on boit,
un festin partagé où chacun donne et reçoit.

Dis-leur qu’il est le joueur de flûte
dans la lumière de midi :
il s’approche et s’enfuit bondissant vers les sources.

Dis-leur que sa voix seule
pouvait t’apprendre ton nom.

Dis-leur son visage d’innocence
son clair-obscur et son rire.
Dis-leur qu’il est ton espace et ta nuit,
Ta blessure et ta joie.
Mais dis-leur aussi qu’il n’est pas ce que tu dis
et que tu ne sais rien de lui.

(Poème proposé par un jeune garçon de Montréal)


* La prière

Souviens-toi, Père,PSM AVRIL 2017 0247
de tous les guetteurs de ton peuple.
Ils sont parfois au milieu de nous
et nous ne les connaissons pas.
« Comme des sourciers
ils captent la beauté enlisée,
ils cueillent les fragments de vérité
sur les vagues des mensonges ;
ils décrochent les morceaux de lumière
dans le fatras des ténèbres.
Ils sont les obstinés de la grâce
plus forte que le péché.
Ils forcent la nuit
et y plantent des graines de clarté.

Ils sont les fous
de la tendresse
plus forte que la raison.
Ils forcent la puissance
et y plantent
des graines de bonté.

Ils sont les incurables
de la vie
plus forte que la mort.
Ils forcent l’amertume
et y plantent
des graines d’espoir.

Pétris de la même terre que nous
Portiers de nuit
Guetteurs d’espérance
ils restent vigilants
et, comme des voleurs,
ils font sauter pour nous
les verrous du Royaume
pour les siècles des siècles.

(Mont Falise- Huy)

 

 

201122 

Toute ma vie, j'ai essayé de vivre en avant.
(Paul Claudel)

Conception : Gabriel Ringlet
Coordination et mise en page :
Patrick Tyteca, Patricia Gosset
Illustrations : Patrick Verhaegen (Pavé)
http://www.pavesurle.net/
Photos : Bruno et Catherine Rotival-Thivent, Prieuré

 

 

 
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