Le Prieuré - Semaine Sainte 2020 - Info-lettre N° 4 - 3 Avril 2020

Semaine Sainte 2020 - Info-lettre N° 4 - 3 avril 2020 
 

 

 

 

 

 200402

 

Le lit que l'humanité a offert au virus.

 

 

Bonjour à vous toutes et tous,

 

Aujourd’hui, voici un texte d'Agnès Ledig et une citation de Victor Hugo.

 

Je ne crois pas aux prophéties

Je ne crois pas aux prophéties, mais je me pose la question du lit que l’humanité a offert à ce virus. Révélateur qu’il tue nos vieux, comme si nous n’étions plus dignes de les garder, tant nous les abandonnons à leur vieillesse. Révélateur qu’il tue par asphyxie, dans un monde où l’homme a rendu l’air irrespirable. Révélateur qu’il tue ceux qui sont fragilisés par des maladies modernes liées à la malbouffe et au stress (obésité, hypertension, diabète, tabagisme...) que nous nous entêtons à ne pas prévenir. Révélateur qu’il nous oblige à revoir nos priorités en redirigeant les fabricants d’alcools vers le lavage des mains plutôt que la cirrhose du foie. Révélateur qu’il incite les sociétés de produits de luxe destinés aux privilégiés, à transformer leur production pour des masques en tissus destinés à tous. Révélateur qu’il stoppe net la mondialisation, la surconsommation, qui nous tuent à petit feu en détruisant nos écosystèmes. Révélateur qu’il nous oblige à revenir à une logique locale de production et de consommation, à aller aider nos agriculteurs voisins, jusque-là souvent dénigrés et pourtant indispensables. Révélateur qu’il nous oblige à donner un toit aux sans-abris. Révélateur qu’il n’autorise plus à travailler que ceux qui sont utiles à la survie de leurs prochains (qui soignent, qui nourrissent, qui réchauffent, qui transportent, qui « prennent soin » d’une manière ou d’une autre...), ceux qui œuvrent aux premières nécessités de la nation. Révélateur qu’il nous fasse pointer du doigt les valeurs parfois perdues de solidarité, de partage, de respect de l’autre (laisser les rares masques aux soignants, des pâtes dans les rayons, du Doliprane dans les pharmacies). J’espère tellement qu’une fois ce virus dompté nous garderons toutes ces priorités et reconstruirons un autre monde dans lequel nous aurons tous les mêmes chances d’avancer. Je l’espère tellement...
Mais l’heure est au confinement, indispensable pour endiguer l’épidémie et soulager le système de santé. Je vous encourage vraiment à le respecter.

Agnès Ledig. Infirmière et romancière.

*

Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es là où je suis. (Victor Hugo)

 

 


 

 
     
     

 

 

 

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