Samedi 4 - François Ost
François Ost a la particularité plutôt rare, d’être à la fois juriste et philosophe. Toute sa carrière l’a conduit à réfléchir au droit, à sa nature et surtout à son rôle dans la société.
Il a enseigné la philosophie du droit et le droit naturel aux facultés universitaires Saint-Louis.
Dans ses cours, il tentait, avec les étudiants, de dégager les enjeux éthiques de la profession juridique et la manière dont le droit, au-delà de la neutralité qu’il revendique souvent, peut donner du sens à la vie collective et contribuer à la réalisation des idéaux de justice, de liberté et de solidarité.
Il a d’ailleurs fondé en 1978 la « Revue interdisciplinaire d’études juridiques » qui avait et a toujours pour ambition de mettre
« le droit en contexte ».
Le souci de contextualiser le droit l’a amené à réfléchir à notre manière prédatrice d’occuper la terre. Il a dès lors fondé le CEDRE (Centre d’études du droit de l’environnement) et été administrateur de Greenpeace dans les années 90.
Il préside depuis 1999 la fondation pour les générations futures.
Philosophe et juriste, il se fait artiste en écrivant des contes juridiques et des pièces de théâtre ayant pour objet la crise écologique. Ainsi les 8 et 9 novembre prochains sera jouée au Théâtre Jacques Francq à Bruxelles la pièce qu’il a co-écrite avec Edwin Zaccai et qui a pour titre « L’arche et la tour ». C’est l’occasion de confronter, sur fond de montée des eaux, deux paradigmes opposés : celui de la tour (modèle babélien de l’accumulation matérielle et du langage unique) et celui de l’arche (modèle opposé de la diversité créative et de la solidarité joyeuse).
Cette crise écologique n’est plus pour lui, la seule menace qui nous guette. Il voit plus profondément une perte générale de repères sur fond d’individualisme exacerbé avec une économie de surconsommation, un durcissement des rapports politiques et un estompement du sens de la transcendance.
La promesse dans un tel contexte, est la référence à une règle supérieure mise en œuvre par un personnage, le juge, placé en position d’arbitre, qui puisse instaurer « un point de vue de tiers » dans le lien social.
C’est donc entre amour et violence, entre enfer et paradis, que le droit tente sa médiation.
L'accompagnement musical de ce Samedi sera réalisé par Christophe Schuermans et son groupe « La balladine éphémère ».
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