Vendredi Saint 2017 : Denis Bernard - Rencontre

VENDREDI SAINT 2017 : ÉCHOS DE LA RENCONTRE
 

LA RÉSISTANCE DU VENDREDI

Ce qui est fondamental, c’est le temps que l’on prend avec quelqu’un.

Un Vendredi Saint avec Denis Bernard ou la résistance par le rire
 

 

Denis Bernard a vécu à Liège, son père est radiologue et sa maman professeure de sciences. Ils déménagent ensuite à Charleroi où il fait ses études secondaires. Après cela, il part pour une année d'échange en Australie.

De retour de l’étranger, il sent le besoin de remettre des choses à leur place. Reprendre des études classiques lui semble plus sage et correspond aux attentes de ses parents. Lorsqu’il découvre qu’il découvre la section mise en scène, cette voie lui parle beaucoup. Il a très envie d’être dans le spectacle, mais ne souhaite pas être comédien. « J’ai été formé en mise en scène et au clown. »

Fondateurs de HardtMachin avec Sébastien Jacobs et Luc Gaugler, ils créent ensemble différents spectacles de 1994 à 2004 : Kodt Pave Shagns, H2, L'on, T.I.L.T., De la nocivité... et Obra.

Il fera également deux ans de service civil avant de décider, avec son épouse Florence, d’aller vivre ailleurs, ils veulent l’un et l’autre partager d’autres réalités. Ils partent s’installer au Portugal. Denis trouve rapidement du travail au Conservatoire de Porto. Durant 10 ans, il va enseigner le jeu dramatique à l’Ecole Supérieure des Arts du Spectacle et travailler comme metteur en scène pour différentes compagnies.

 

« Ce couple de clowns voyageait avec une lumière qui illuminait chaque couloir. »

Willy, le clown empathique

Denis découvre l’association Docteur Clown au Québec. Cette association intervient en gériatrie et il est invité à suivre un duo de clowns en hôpital. « C’était extraordinaire, ce couple voyageait avec une lumière qui illuminait chaque couloir, chaque chambre, chaque visage. »

De retour en Belgique, Denis concentre son travail artistique sur le jeu clownesque et principalement dans des projets à caractères sociaux et met en place un projet similaire. L’association Empathiclown verra le jour en 2010. Il prend contact avec des maisons de repos  où il rencontre des personnes âgées et souvent en fin de vie qui ne participaient plus aux activités d’animation de la maison de repos. Il envoie aussi son clown à la rencontre du handicap.

Clown à l'hôpital.

Il s’efforce de trouver un accordage. « Le travail du clown, c’est de sentir par empathie l'état émotionnel de la personne. » Le clown s’adapte, il est sensible et peut rejoindre une personne là où elle est. Il est bête, distrait, maladroit mais surtout cela fait de lui quelqu’un de fragile. « On va à la rencontre de l’autre, on ne cherche pas la personne là où on pense qu’elle devrait être, et c’est à ce moment-là que quelque chose devient possible. Ce moment d’éclairage est stupéfiant. »

Il va également à la rencontre du handicap, dans une école d’enseignement spécialisé à Tournai, il organise des rencontres individuelles. Avec les adolescents autistes, l’approche est la même : il faut prendre du temps. « On se regarde et s’apprivoise et petit à petit des choses se passent. » Le clown est mimétique, si quelqu’un se balance, il fait pareil. Une fois en accord, ils vibrent ensemble et peuvent partir sur quelque chose de plus ludique et poétique.

En collaboration avec Carolo Rue, Empathiclown cherche à créer plus de lien avec la population marginalisée. Le projet est de prendre la camionnette et de s’arrêter et au hasard de rencontrer des gens et de s’accorder. Les clowns font l’expérience de la rue et s’immergent dans des réalités bien différentes. Ils ont cette faculté de s’adapter à chacun et de bâtir des ponts entre des mondes bien différents.

 

 

La solitude du ressourcement...

Lorsqu'il s'habille en clown, Denis se transforme.

Denis exprime que l’une de ses plus grandes frustrations, c’est de ne pouvoir être clown 24h/24 - 7 jours sur 7. L’habit permet de se préparer physiquement et psychologiquement. Lorsqu’il s’habille, se maquille, il se transforme et devient clown à 100% : un clown qui vit dans le moment, dans l’instant présent.

Au démaquillage, lorsqu’il se déchausse (c’est ce qu’on appelle enlever son nez de clown), il change de costume, mais surtout il laisse sur place ce qui est trop touchant. C’est épuisant : le corps et l’esprit ont besoin de récupérer. « Après un moment de rencontre intense, il faut pouvoir se retrouver. Parfois on se rencontre soi-même. C’est malgré tout un travail solitaire. »

Pour lui, le spirituel apparaît chaque jour, quand il est touché. Il en faut peu, ce sont d’infimes petites choses, des choses qu’on ne comprend pas, qui nous dépassent. On est ému, et ça c’est le spirituel. Et ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas, qu’on n’est pas nourri.

 

Lindsay DEVILLERS et Jean BAUWIN
(14 avril 2017)

Illustrations : Patrick Verhaegen (Pavé)
http://www.pavesurle.net/
Photographies : Geneviève Bricoult

 

L'empathiclown.

Pour contacter Denis
et soutenir son ASBL...
 

Empathiclown asbl

Résidence Vert Mont, 105

B-7521 CHERCQ

BELGIQUE

0472 40 82 52

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

WWW.empathiclown.be

 

 

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