Artistes au Prieuré : Bertrand Vandeloise (13/01/17)

ÉCHOS DE LA RENCONTRE

 

Le 13 janvier 2017, Bertrand Vandeloise était l’invité d’« artistes au Prieuré ».

Ce soir-là, nous avons rencontré un photographe et un résistant. D’entrée de jeu, Bertrand nous présenta trois reportages (http://www.bertrandvandeloise.be ) dignes de celui qui se présente sur sa page Facebook (http://www.facebook.com/bertrandvandeloisephotography ) comme « photographe, réalisateur et artiste engagé ».

Le premier, « Occup des sans-papiers 2014 », retrace l’occupation pacifique d’un immeuble bruxellois laissé à l’abandon par ses propriétaires. Les photos en noir et blanc de Bertrand défilent dans un montage superbe, accompagné des voix des occupants de la Résidence Léopold II et des notes énigmatiques d’un piano en soutien. Ces photos montrent le quotidien de ces occupants qui font « une occupation propre, pour interpeller les autorités européennes, les autorités belges, de revoir la situation des sans-papiers ». « Un sans-papier, c’est un homme sans droit qui vit dans la peur. Il est écrasé par les lois de cet Etat ». Comment ne pas être subjugué par la dignité du message ?

Le deuxième, intitulé « si Dieu le veut », nous fait découvrir des migrants Subsahariens. Ils rêvent de traverser la Méditerranée, ils rêvent d’Europe, car ils ont dû quitter leur pays. Avec son amie et journaliste Najet Mimouni, Bertrand les a écoutés et photographiés pour témoigner de ce qui se passe aux frontières de l’Europe, pour faire entendre la voix de ceux qui n’ont rien d’autre que l’espoir de traverser la Méditerranée pour rejoindre notre Europe.

Le dernier est consacré à la « jungle de Calais », cet espace de non droit dans lequel avaient échoué des milliers de réfugiés qui souhaitaient rejoindre l’Angleterre. Le 16 octobre 2016, quelques jours avant le démantèlement, Bertrand écrivait ceci sur son blog : « C’est en 2008 que j’ai été pour la première fois dans la fameuse « jungle » de Calais. Depuis, rien n’a changé ! Les migrants survivent toujours dans la boue avec le même rêve d’Angleterre ; les politiciens sont toujours incapables de trouver des solutions humanistes et concrètes et se servent toujours de la problématique à des fins électorales, les CRS utilisent toujours la violence psychologique et physique pour chasser les migrants et les calaisiens sont toujours pris en otages entre empathie et rejet ».

Chacun de ces reportages était empreint d’humanité, une humanité proche, vivante, mais embourbée dans le désespoir d’être sans-papier, autrement dit sans droit et dans la peur. Pour nous livrer ses images, Bertrand explique qu’il prend le temps d’aller à la rencontre de ces migrants, de ces SDF, de ces personnes exclues. Il le fait, en homme engagé, qui reconnaît leur dignité.

Au cours de l’entretien, Bertrand nous confia qu’il était fils de photographe et qu’il avait grandi dans l’argentique qu’il continuait à chérir. Il fit des études de photographie au cours desquelles il développa la technique qu’il maîtrise parfaitement aujourd’hui.

Photographe professionnel, il réalise des photos d’événements, de mariage, des vidéos, des reportages. Toutes ses réalisations nous font découvrir son œil attentif, servi par une patience sans bornes et une très grande proximité avec ses sujets. Récemment, il a passé de nombreuses nuits à Pierre d’Angle, un refuge de nuit pour les sans-abris à Bruxelles.

Chapeau bas, Bertrand, il faut du courage, du talent et un amour infini des autres, pour nous livrer ces photos qui nous interpellent.

Philippe Lambrecht
(13/01/2017)

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